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Soul Kids - l'héritage de Stax au cinéma

Dans Soul Kids, au cinéma depuis mercredi, le réalisateur français Hugo Sobelman nous plonge dans l’univers des jeunes élèves de la Stax Music Academy, héritiers des stars qui ont fait la gloire de Stax Records et de la soul sudiste dans les années 1960 et 1970.


©Gogogo Films


Stax résonne pour tout amateur de soul comme un nom incontournable. Le label est à l’origine de l’émergence d’artistes comme Otis Redding, Issac Hayes, Carla Thomas et tant d’autres dans les années 1960/1970. Populaires aux Etats-Unis puis dans le monde, ils vont permettre à cette entreprise familiale de Memphis de concurrencer sur un versant plus engagé son célèbre jumeau de Détroit, Motown Records.


Presque cinquante ans après cet âge d’or, l’héritage de Stax records est assuré par le Stax Museum of American Soul Music, sublime musée abrité au sein des anciens locaux de la maison de disque.

Toutefois, grâce à une académie hors du commun, l’ancien label conserve aussi un pied dans le présent et un ancrage local dans la ville du Tennessee.


Avec Soul Kids, Hugo Sobelman pose sa camera dans l’enceinte de ce petit lieu d'éducation et de partage regroupant des jeunes gens des différents quartiers de Memphis, la semaine, après l'école, autour d’une passion commune : celle de la soul transmise en héritage par leurs parents, grands-parents et l’ombre des anciennes stars qui ont placé Memphis sur la carte musicale des Etats-Unis.



Si la musique est l’essence de Soul Kids, les jeunes gens qui défilent devant la caméra en sont le moteur.

Les moments musicaux se succèdent aux échanges et débats modérés par des intervenants venus à la rencontre des élèves.

L’occasion pour ces « kids » de dévoiler du haut de leur jeune âge (aucun d’eux n'a plus de 18 ans) une certaine sensibilité et acuité face à une société, souvent inégalitaire, qui les entoure, mais aussi de réfléchir aux incohérences au sein de la communauté. La question de l'image peu positive des noirs véhiculées par le rap est notamment un exemple qui revient souvent dans les échanges.



La caméra d’Hugo Sobelman capte alors autant l’apprentissage musical que la transition de ces enfants en hommes et femmes n’inspirant pas tant à devenir célèbres qu’à s’épanouir dans la société, avec la soul et ses valeurs d’amour et de partage toujours dans un coin de la tête.



En étant autorisé à pénétrer dans la Stax Music Academy avec sa camera et en gagnant la confiance de ces élèves, Hugo Sobelman offre un film important sur la transmission d’une culture, celle de la soul sudiste engagée.


Si Wattstax en 1972 était un coup de force festif et contestaire imposant aux yeux et aux oreilles de l’Amérique un black power en quête d’affirmation, la Stax Music Academy peut se voir comme sa résultante, mais aussi comme son exact opposé dans sa façon plus apaisée, discrète, pérenne et inclusive de mélanger musique et politique.


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